Une approche sociétale des crises : quels défis méthodologiques ?

Soucieuse de renouer avec une psychologie qui permet de saisir notre environnement tel qu’il se vit en dehors des laboratoires de recherche, la psychologie sociétale s’est donnée comme objectif de saisir comment les conflits entre l'individuel et le collectif façonnent le monde qui nous entoure (Himmelweit & Gaskell, 1990).  Elle semble donc bien positionnée pour étudier les crises et transformations majeures que traversent nos sociétés :  que ce soit au niveau écologique, professionnel, technologique, ou sanitaire. Les approches traditionnelles en SHS, centrées soit sur l’individu soit sur le collectif, tendent à des formes de réductionnisme. Elles ne permettent donc pas de saisir ces phénomènes dans toute leur complexité. Cette articulation entre les niveaux individuels et collectifs souhaitée par la psychologie sociétale pose un certain nombre d’enjeux méthodologiques. 

Si la psychologie sociale et du travail semblent bien positionnées pour répondre à ces enjeux (voir notamment Doise, 1980 et Doise & Valentim, 2015), elles n’en ont pas pour autant l’apanage. D’autres disciplines en psychologie et en SHS ont développé des propositions. D’ailleurs, la question de la pluridisciplinarité elle-même peut apparaitre comme un enjeu méthodologique.   

Plus spécifiquement, ce colloque permettra d’aborder les questions suivantes :

• Quelles sont les approches méthodologiques qui permettent d’articuler ces différents niveaux d’analyse ?   
• Quels sont les problèmes rencontrés ? Les limites, les défis tant au niveau du recueil de données que de l’analyse ? 
• Comment penser épistémologiquement et méthodologiquement la question de la pluridisciplinarité ? 
• Comment ces approches permettent-elles de répondre aux crises et transformations actuelles ?